vendredi 1 juin 2012

Mercredi 30 mai 2012, Chicago


Shopping chez les Grands

Ce matin nous prenons le train de 8h04 à Zion qui arrive au centre-ville à 9h15 ; nous sautons quelques arrêts.  Ça va mieux aujourd’hui, nous devenons plus familiers avec les rues de la ville.  Nous nous dirigeons tout de suite vers Sears Tower qui s’appelle depuis 2009 « Willis Tower » en raison du changement de propriétaire.  La tour fut construite entre 1970 et 1973 quand la compagnie Sears était à son apogée. A l’époque c’était le plus haut gratte-ciel au monde. 

Il n’y a pas de file d’attente mais de nombreux groupes d’étudiants tout fébriles et bruyants arrivent par autobus pour la visite.  Nous nous faufilons entre eux et prenons l’ascenseur qui nous conduit au Skydeck Ledge au 110e étage en 70 secondes. La montée est fulgurante et nous sentons l’ascenseur vibrer.

La vue à 360 degrés sur la ville est superbe et avec les audioguides que nous avons loués nous obtenons  beaucoup d’informations sur les édifices que nous voyons et sur l’histoire de la ville. Malheureusement, bien que les commentaires soient disponibles en plusieurs langues, le français n’est pas l’une d’elles. Elle est loin l’époque où le français était une langue importante dans le monde. Nous ne pouvons résister à nous faire photographier dans un cube d’observation vitré suspendu sur le côté de la tour, immortalisant ainsi notre visite sur le toit de Chicago. 



Nous partons ensuite à pied pour le quartier Near North afin d’aller manger une pizza deep dish au restaurant Lou Malnati au coin de Wells et Ontario.  Ce genre de pizza est un classique à Chicago et elle est à la hauteur de sa réputation.  C’est excellent et très riche ; nous avons pris une « small » pour nous deux avec une salade et c’était amplement suffisant.  



La température refroidit de plus en plus; j’aurais bien aimé avoir apporté un chandail plus chaud car j’ai froid.  Nous nous dirigeons vers le « Magnificent Mile » sur Michigan Street North où les plus grands et plus célèbres magasins et designers ont pignon sur rue.  Nous visitons Macy’s sur ses 8 étages dont 6 sont consacrés aux vêtements et accessoires pour femmes; ils savent cibler leur clientèle.  Notre visite la plus intéressante fut chez Apple où la vendeuse nous a presque convaincus d’acheter un IPad 3e génération, modèle cellulaire. Comme j’hésitais entre cela et un MacBook , nous n’avons rien acheté. Nous allons continuer à y réfléchir. 

Nous revenons à Zion par le train de 16h13. Serge est bien content de ne pas à avoir à circuler dans les rues de Chicago où les automobilistes sont assez agressifs, même avec les piétons.  Le camping est très désert mais cela n’a pas empêché un profiteur de nous voler le tapis que nous avions laissé à sécher sur la table de pique-nique.  C’est la première fois en 44 ans de camping que nous nous faisons voler quelque chose.

Jeudi 31 mai 2012, Chicago

A l’eau les canards

Nous nous levons sous la pluie ce matin et ça tombe comme des clous.  Nous avions prévu aller passer la journée au Zoo et au Lincoln Park mais nous changeons nos plans ; plutôt nous irons passer la journée au Field Museum of Natural History qui se trouve sur le  bord du Lac Michigan. 

Heureusement à notre arrivée à Chicago, la pluie a cessé mais le temps demeure nuageux.  Nous nous procurons l’horaire des autobus et partons par l’autobus 14 qui nous débarque sur la rue Columbus, tout près du musée. 

Dans le grand hall d’entrée, nous saluons Sue, le plus grand et le complet fossile Tyrannosaurus  Rex (un dynosaure) jamais déterré. Il a été découvert dans le Sud Dakota en 1990.  


Nous nous dirigeons ensuite à l’intérieur de l’exhibit sur l’Égypte ancienne où une vingtaine de momies tout enrubannées et profondément endormies nous attendent.  Dans l’Égypte ancienne, trois méthodes étaient utilisées pour la momification ; il y avait celle pour les rois qui prenait 40 jours (et je vous passe les détails qui se rapprochent de la charcuterie), celle pour les riches, un peu moins sophistiquée, et celle pour les pauvres qui était souvent bâclée. Dans tous les cas, des objets de valeur étaient enterrés avec les dépouilles et les pilleurs de tombes se sont bien servis au cours des siècles.  Encore heureux que les archéologues aient pu faire des trouvailles jusqu’à nos jours pour garnir nos musées.


Nous assistons ensuite à un film en 3D sur les secrets de l’Égypte ancienne, mais je dois avouer que Serge et moi avons dormi durant la présentation.  C’est toujours comme cela pour moi quand les lumières s’éteignent.

En après-midi nous visitons l’exhibit sur l’évolution de la planète à travers les 4 billions d’années qui nous ont précédés. Elle a débuté par des organismes à une simple cellule allant jusqu’à l’existence des immenses dinosaures puis celle des êtres humains.  Décidemment les premiers humains n’étaient pas Adam et Ève. C’est un exhibit très intéressant qui nous fait réaliser que notre existence dans l’univers est très fragile. 


L’après-midi s’achevant, nous prenons le chemin du retour sous la pluie battante.  Nous partons à la recherche de l’arrêt d’autobus no. 14 qui doit se trouver sur la rue Columbus, mais nous ne trouvons aucune indication pour nous rendre à cette rue. Sur les mauvais conseils d’un marchand, nous aboutissons sur Lake Shore Drive et devons marcher quelques kilomètres avant d’arriver enfin à un arrêt d’autobus, mais ce n’est pas le bon.  J’ai bien essayé de me guider sur mon horaire d’autobus, mais la pluie l’a rendu difficile à lire et la frustration s’en mêlant, nous perdons un temps précieux avant de trouver un arrêt qui nous conduise au Ogilvie Transportation Centre.  Évidemment nous manquons le train de 16h13 et devons attendre le suivant à 17h03.  Au moins nous sommes au sec et au chaud dans la gare et nos vêtements finissent par sécher. 

C’est notre dernière soirée au camping ; demain nous amorçons notre retour au Canada.  Nous nous arrêterons à Windsor où nous passerons la nuit chez nos amis Lyne et Sylvain, puis samedi ce sera le retour à la maison après presque deux mois de voyage.  Nous avons bien hâte de revoir nos enfants et petits-enfants.

Ceci termine notre blogue sur notre voyage dans le Sud-Ouest américain. Merci à tous ceux qui nous ont suivis au cours de ce voyage.

mercredi 30 mai 2012

Mardi 29 mai 2012, Chicago


Un peu perdus

Lundi fut une journée assez monotone car nous avons roulé 942 kilomètres  pour nous rendre à Zion dans la banlieue Nord de Chicago où nous sommes installés pour quatre jours à Illinois Beach State Park.

Ce matin nous prenons le train de banlieue à 9h00 pour aller visiter la ville de Chicago et nous arrivons à la gare Ogilvie Transportation Centre à 10h30 après avoir fait des arrêts à toutes les stations.  En sortant de la gare, nous nous sentons perdus ne sachant pas par quelle rue débuter notre visite, bien que nous ayons en main carte et guide de voyage.  Comment trouver le Nord dans une ville inconnue ? Je sors ma petite boussole miracle de ma poche et nous partons enfin dans la bonne direction.  Nous voulons aller faire un tour au sommet de la Sears Tower mais il y a 45 minutes d’attente ; nous remettons cette visite à demain matin. 

Un peu plus loin nous prenons le métro pour nous rendre à Roosevelt Station dans le but d’aller à Chicago Architecture Foundation afin d’acheter nos billets pour une croisière sur la rivière Michigan. Nous arrivons au campus des musées où, selon ce que je lis dans mon guide, devrait se trouver le CAF.  Erreur, je n’avais pas porté attention aux couleurs des indications. La dame au musée nous indique où nous devons nous rendre et nous repartons à pied le long du parc Millenium jusqu’à Michigan/Jackson Street. Enfin, nous avons nos billets en poche pour le « tour » de 14h00.  Nous repartons donc à pied par Wacker Drive jusqu’au quai d’embarquement le long de la rivière Michigan tout en attrapant en cours de route une salade aux épinards et aux fruits au Corner Bakery Cafe que nous mangeons sur le bord du quai.

Après toutes ces péripéties, nous voguons tranquillement sur la rivière, admirant les superbes gratte-ciel qui pointent vers le ciel de chaque côté de la rivière tout en écoutant la description détaillée que nous fait le guide de la Fondation. 





L’histoire la ville de Chicago est intéressante.  C’est en 1673 que Jacques Marquette et Louis Joliette ont découvert cet endroit qui connecte le fleuve Mississipi au lac Michigan.  Sous le contrôle des anglais, la ville a pris rapidement de l’expansion et en 1870 elle comptait 300,000 habitants.  Mais en 1871 un incendie majeur détruisit 18,000 habitations, laissant 90,000 personnes sans foyer.  Ce désastre donna un essor majeur au développement architectural et les meilleurs architectes du monde affluèrent vers la ville et y créèrent de somptueuses demeures ainsi que de nombreux gratte-ciel le long de la rivière.  Ceux-ci sont de styles Renaissance, Art Deco, Modern, Post-Modern selon la période où ils ont été construits, se mariant tous très bien ensemble. 

La ville a aussi connu des personnages célèbres, tel qu’Al Capone dans les années 1920, puis plus récemment Oprah Winfrey et Barack Obama qui a toujours sa maison dans Hyde Park.

Enchantés de notre croisière sur la rivière Michigan, nous repartons à pied pour reprendre le train tout en admirant au passage les fameux gratte-ciel dont nous connaissons maintenant le nom de certains.   Nous voulions prendre le train de 16h13 mais nous le manquons de quelques minutes.  Nous attendons celui de 17h03 ; soudainement nous voyons « Delayed » sur le tableau d’affichage pour toutes les destinations Nord. Nous apprenons qu’un accident a eu lieu et que malheureusement un piéton est décédé suite à une collision avec le train.  Le train est autorisé à partir seulement à 18h30 et nous arrivons finalement à la gare de Zion à 20h00 ; nous avons l’estomac dans les talons. Dans le train, il y avait une jeune famille avec 3 petites filles de 3 ans et moins.  Les pauvres petites avaient faim et soif et se sont finalement endormies épuisées. 

Ce soir nous nous contentons d’une soupe aux asperges pour souper, puis allons prendre notre douche et nous nous couchons sans tarder.

dimanche 27 mai 2012

Vendredi 25 mai, Rocky Mountain National Park – 142 km


Un tour dans la vallée

C’est nuageux ce matin et il fait encore plus froid qu’hier ; pas de pancakes ce matin pour déjeuner mais du pain doré et Serge est content.  Le froid ne semble pas décourager les campeurs qui affluent de plus en plus dans le parc à l’occasion de la longue fin de semaine du Memorial Day aux États-Unis.  Nous, on est un peu découragé.  Nous retournons en ville où nous commençons à connaître toutes les rues. La ville se prépare pour célébrer cette fête nationale ; près de la bibliothèque des tentes sont montées et de nombreux exposants se préparent en vue de l’événement. 

Nous décidons alors d’aller faire un tour dans la vallée et descendons des montagnes par la route 34 qui longe la rivière Big Thompson.  Un grand nombre de pêcheurs sont à pied d’œuvre, souvent les deux pieds dans l’eau,  dans l’espoir d’attraper le plus de poissons possible. 

Nous traversons la ville de Loveland puis nous nous rendons à Fort Collins, joliment située près d’un lac où se trouvent de nombreux sentiers et pistes cyclables.  Il fait chaud dans la vallée et ça fait du bien pour le physique et le moral. Nous nous arrêtons au magasin REI, qui est l’équivalent de Mountain Equipment au Canada. Nous trouvons une chaise pliante à dossier haut et inclinable ; c’est l’article idéal pour faire une sieste l’après-midi.   Elle prend place dans le haut du Safari Condo maintenant.

Nous revenons au camping à Rocky Mountain National Park en fin d’après-midi et y retrouvons le temps froid.  Bien au chaud dans Oscar, nous soupons, lisons et écoutons de la musique ; ce soir c’est Sylvain Lelièvre qui est notre choix.

Samedi 26 mai 2012, Rocky Mountain N.P. – 194 km

Vers le sommet

Youpi ! il fait soleil à notre lever et la température monte graduellement ; à 9h00 il fait déjà 21 Celsius.  Le Trail Ridge Road est encore fermé mais nous attendons jusqu’à midi dans l’espoir que la situation change.  En attendant, nous allons faire une randonnée dans les sentiers voisins du camping.

D’un pas léger et le cœur joyeux, nous prenons le sentier menant à Cob Lake.  C’est un lac tapissé de nénuphars  que fréquentent des canards très amicaux et des petits suisses  effrontés. Nous revenons de notre randonnée vers 12h15 et c’est le temps d’appeler à Inforoute pour connaître l’état de Trail Ridge Road.  Les dieux des montagnes nous aiment car la route est maintenant ouverte.  


Nous débutons donc notre ascension vers le sommet où la route atteint  3715 mètres d’altitude et zigzague entre les montagnes.  Cette route fut construite entre 1929 et 1933 et pavée dans les années 1940.  Comme il y a 12 points d’observation, nous prenons plusieurs heures à compléter les 77 kilomètres de cette route qui est la plus élevée des États-Unis.  La température change de 3 à 5 degrés Fahrenheit à chaque 1,000 pieds d’élévation.    C’est donc dire que là-haut, il vente fort et c’est froid. D’ailleurs les bancs de neige que l’on rencontre sur le bord de la route en font foi.  Lorsque nous nous arrêtons pour aller faire quelques bouts de sentiers, nous sentons tout de suite qu’il faut ralentir le pas car la respiration est plus difficile. Aujourd’hui il y a beaucoup de touristes et ils s’en donnent à cœur joie à se lancer des balles de neige. 



En haute altitude, les arbres ne poussent pas, c’est la toundra et peu d’animaux y vivent.  Nous y voyons des wapitis (elks) qui viennent y passe l’été et des marmottes qui y demeurent en permanence mais qui hibernent 7 à 8 mois par an dans leur tanière.

Nous sortons du parc par le côté ouest et reprenons la route 40 puis la 70 à la recherche d’un terrain de camping pour passer la nuit.   Ceux-ci se font rares et vers 18h00 nous décidons de nous arrêter à Idaho Springs où l’on trouve un camping en ville.  Bon, ce n’est pas fameux ; nous avons l’électricité et l’eau mais impossible de se brancher. Nous voulions surtout avoir accès à des douches ; celles-ci sont situées dans l’hôtel attenant ; ce sont des douches avec une salle commune pour se déshabiller et il n’y a pas de ventilation donc c’est un vrai four.  C’est ça les aléas du voyage. 

Dimanche 27 mai 2012, Idaho Springs à Waco (Nebraska) – 778 km

Une tempête

Nous débutons notre remontée vers le Nord.  Aujourd’hui nous avalons le plus de kilomètres possible, traversant les états du Colorado et du Nebraska par les Interstates 76 et 80 qui sont ennuyants à n’en plus finir.  Pendant que Serge conduit, je lis un roman de Diana Gabaldon puis le guide de voyage sur Chicago, notre destination pour lundi.

Pour dîner, nous nous arrêtons à Cody Park dans la ville North Platte. Il fait beau et chaud et nous en profitons pour nous promener dans le parc où des manèges sont installés pour le plus grand plaisir des enfants.  Il y a aussi une mini-ferme où des lamas côtoient des paons et des ânes. Sur le  bord du lac, des oies font  bon ménage avec des wapitis et des cerfs semblables à  Bambi. 


Nous décidons de nous arrêter au camping Double Nickel à Waco, Nebraska, qui est situé tout près de la I-80.  Deux kilomètres avant notre arrivée, le ciel devient tout noir, le vent se lève et la visibilité devient nulle ; "ça y est, c’est une tornade" dit Serge.  Nous diminuons de vitesse, comme le font les voitures qui nous précèdent, et prenons la sortie menant au camping.  Bizarrement, aucune goutte de pluie ne tombe mais l’air est balayé violemment par la poussière.  Nous nous dépêchons à entrer dans l’édifice du camping et demandons à la dame ce qui se passe.  Elle nous apprend que c’est une « Dust Storm », que je traduis librement par « tempête de poussière ».  Cela a duré environ 10 minutes mais nous avons  vraiment eu peur.  Le vent continue à souffler une partie de la soirée et il fait toujours chaud et pas de pluie à l’horizon.

vendredi 25 mai 2012

Mercredi 23 mai 2012, Rocky Mountain National Park – 18 km


Les rennes du Père Noël

De gros nuages envahissent le ciel laissant présager une journée de pluie. Un arrêt au Centre des visiteurs nous informe qu’effectivement il pleuvra et que cela s’intensifiera en soirée.  Comme il ne pleut pas encore, nous en profitons pour aller nous promener dans le centre-ville d’Estes Park en empruntant la promenade qui longe la rivière Big Thompson et qui côtoie de jolies boutiques et des restaurants.  Les marchands hésitent à installer leurs tables et chaises sur les terrasses devant l’instabilité de la température.  Nous faisons un arrêt dans une boutique de cuisine qui offre des produits intéressants auxquels nous ne pouvons résister.   


En revenant par les rues principales, nous apercevons un troupeau de rennes installé en pleine place centrale.  Ils semblent bien familiers avec l’endroit car ni les passants ni les voitures ne les intimident.  Je m’étais demandé pourquoi je voyais tant de tas de crottes le long des trottoirs, maintenant je connais les coupables. 


Nous dînons dans Oscar avec le poulet acheté un peu plus tôt chez Safeway, puis nous partons pour le Parc national afin de nous installer au camping Moraine Park où nous resterons 3 jours dans l’intention de faire des randonnées dans les sentiers. C’est un camping sans service comme la plupart de ceux des parcs nationaux.  Nous nous installons dans la section B où les sites sont non réservables.  Notre site est joli mais il est difficile d’en jouir car la pluie est intermittente et chaque fois que nous nous aventurons à aller explorer les alentours, il commence à pleuvoir au bout de quelques minutes.  Nous réussissons quand même à aller faire un tour au musée de Moraine Park et revenons tout mouillés.

C’est vrai que camper à la pluie n’est pas très agréable mais quand on se compare à ceux qui sont sous la tente, comme le jeune couple qui sont nos voisins, nous nous trouvons bien chanceux d’être à la chaleur dans notre véhicule, d’autant plus que la nuit s’annonce très fraîche.  Nous croisons nos doigts en espérant que le soleil reviendra demain.

Jeudi 24 mai 2012, Rocky Mountain N.P. – 34 km

De la neige 

A notre lever nous apercevons des rayons de soleil, nous pouvons dire adieu à la pluie. Mais qu’est-ce qu’on voit tomber du ciel ?  Des flocons de neige qui persistent à tomber de plus en plus. En  bons philosophes nous nous disons que c’est mieux que de la pluie. Il faut dire que nous sommes en haute altitude, soit à environ 2,300 mètres.

Nous laissons le temps se réchauffer et je prépare pour déjeuner des pancakes aux bleuets avec du sirop d’érable.  Ah,  que c’est bon ! J’ai bien peur que Serge va en redemander encore demain matin.

Avant de partir pour une tournée à Estes Park, il faut bien vaquer aux tâches inhérentes à un VR, soit remplir le réservoir d’eau fraîche, vider celui d’eau grise et vider la toilette.  Rien de  bien intéressant mais cela nous permet de continuer à camper sans service pour au moins 2 jours.

En me regardant dans le miroir ce matin, je me dis que j’ai bien besoin d’une coupe de cheveux.  Je m’informe donc à une vendeuse à Estes Park où je pourrais bien trouver un salon de coiffure.  Elle me donne le nom du salon « Patty’s Hair Care » où je peux me rendre à pied.  Pendant que Serge se promène dans les magasins (ce n’est pas une pénitence pour lui), je pars à la recherche du dit salon.  J’arpente la rue Elkhorn deux ou trois fois en arrêtant dans des boutiques pour obtenir des directions qui s’avèrent toujours très compliquées.  J’arrive enfin à trouver le salon au bout de 30 minutes et je demande à la dame si elle peut me couper les cheveux.  Elle me répond que c’est impossible aujourd’hui mais qu’elle pourrait me prendre demain. Ouf! une chance qu’elle ne pouvait pas me prendre car son salon avait l’allure de nos salons des années 80 avec ses séchoirs à cheveux sur pied et ça sentait la permanente à plein nez. De plus, à voir la coiffure des coiffeuse, qui n’étaient pas très jeunes, j’aurais pu sortir de là avec une mise en plis digne de ma grand-mère.

Sur le chemin de retour, je rencontre Serge, avec un sac à la main, bien sûr, et nous repartons retrouver Oscar.  Nous nous rendons ensuite à la bibliothèque pour vérifier nos courriels et aussi payer nos comptes, pas moyen d’y échapper.

En après-midi nous prenons la route de Bear Lake dans le Parc afin d’aller marcher dans quelques sentiers.  Les travailleurs s’affairent à refaire cette route ce qui cause des délais à plusieurs endroits.  Nous arrivons finalement à destination et lorsque nous sortons de l’auto, nous sommes assaillis par le temps froid.  Vite nous enfilons chandails, manteau et gants ; cependant nous voyons des visiteurs en bermudas, en sandales et en T-Shirt ; c’est à n’y rien comprendre.  Nous partons dans le sentier d’un pas très rapide pour se réchauffer le plus vite possible. Nous nous serions crus dans le Parc Algonquin au mois d’avril car il y a de la neige dans les arbres et même sur le sentier.  



Comme nous terminons le sentier dans un temps record, nous décidons de faire aussi  celui de Nymph Lake.  Au bout d’une heure, nous en avons assez de geler et décidons de reprendre le chemin du camping.  Vous vous demandez peut-être pourquoi nous persistons à rester dans ce Parc ? Et bien, c’est parce que nous voulons continuer notre route par le Trail Ridge Road qui passe dans les montagnes à une altitude de 3,650 mètres et qui est fermée présentement pour cause de neige.  Comme la météo nous annonce du réchauffement, nous devrions pouvoir reprendre la route samedi.  Il paraît que c’est une route exceptionnelle de 77 kilomètres qui offre des vues spectaculaires sur les sommets enneigés et nous voulons la découvrir et, avec un peu de chance, marcher dans un sentier.

mardi 22 mai 2012

Lundi 21 mai, Canyonlands à Golden Gate Canyon State Park (Colorado) – 714 km


Nous faisons nos adieux à la petite famille qui s’est installée à côté de nous hier au camping Squaw Flat et qui voyage dans un Westfalia.  Ce matin j’entendais chanter la petite fille de 5 ans, encore couchée dans la partie surélevée du véhicule ; cela m’a rappelé mes petites Maya, Camille et Chloé que j’ai bien hâte de revoir.

Aujourd’hui est une journée de repos obligatoire car nous roulons toute la journée vers le Nord pour nous rendre au Golden Gate Canyon State Park dans le Colorado.  La route I-70, que nous suivons une bonne partie de la journée, longe le fleuve Colorado et nous profitons d’un air plus humide et d’une nature verdoyante.  Pour la première fois depuis plusieurs semaines nous voyons du gazon bien vert et de grands arbres.

Les sportifs en profitent pour faire du rafting car plusieurs sections du fleuve Colorado s’y prêtent très bien, surtout à Glenwood Springs.  Puis nous traversons les villes Avon, Vail et Copper Mountain qui sont des stations de skis imposantes, ressemblant au Mont Tremblant au Nord de Montréal.

La route monte ensuite jusqu’à 3600 mètres à Loveland Pass; les oreilles nous bouchent et notre respiration devient plus difficile, puis nous redescendons rapidement à la sortie d’un long tunnel.

Nous arrivons à Golden Gate Canyon State Park en fin d’après-midi où nous sommes peu nombreux à camper dans cette forêt de conifères. C’est triste comme atmosphère et bien différent de ce que nous avons connu depuis plusieurs semaines.  



Mardi 22 mai 2012, Golden Gate Canyon State Park (CO) à Estes Park City (CO) – 146 km

Sur le bord du lac Estes

Avant de quitter le parc, nous prenons le temps d’aller faire une randonnée dans un des nombreux sentiers qui sillonnent le parc.  Nous choisissons le sentier Horseshoe d’une longueur de 6 km aller-retour et qui nous prend 2 heures.  C’est un sentier rocailleux qui monte graduellement vers un pré et qui rejoint d’autres sentiers dans le parc.   Nous entendons les ruisseaux qui coulent et les oiseaux qui chantent ; cela nous rappelle les sentiers du Parc Algonquin en Ontario.  Cependant ce n’est rien de comparable avec les splendides sentiers que nous avons parcourus en Utah et en Arizona.   


Nous prenons ensuite la route pour nous rendre à Estes Park City, près de Rocky Mountain National Park, notre destination pour les prochains jours.  La route est toute en courbe, en montée et en descente et contourne les montagnes ; elle nous offre de très beaux paysages.

Nous nous installons au camping KOA pour la nuit car nous souhaitons prendre enfin une douche après de nombreuses journées dans de très beaux campings sans service.    La ville est très jolie ayant en arrière-plan les Montagnes Rocheuses aux sommets enneigés et s’étalant tout autour du lac Estes. Le camping est situé tout près du lac  et en soirée nous allons nous promener autour du lac. 


lundi 21 mai 2012

Vendredi 18 mai, Arches National Park – 114 km


La chèvre de montagne prend du galon

Il a fait chaud cette nuit et au petit matin le vent s’est levé nous apportant enfin de la fraîcheur.  Nous quittons le camping pour la dernière fois et nous nous dirigeons vers le début du parc afin de faire la randonnée de Park Avenue d’où nous pouvons admirer les formations rocheuses The Organ, Tower of Babel et Courthouse Tower.  A notre arrivée, un autobus avec des voyageurs de la Suisse et du Québec  débutent le sentier.  Ça placote, ça marche lentement et Serge s’impatiente ; le lièvre au chandail orange sautille d’une pierre à l’autre, essayant de doubler à droite,  à gauche et moi je cours derrière pour le rattraper.  Enfin, nous arrivons à les semer et nous poursuivons notre balade tranquillement dans un presque silence.    

Il nous faut un nouveau camping pour ce soir ; nous nous rendons donc à Moab où nous nous cognons le nez sur les deux premiers campings qui affichent complets.  Nous sommes plus chanceux avec le 3e, Slickrock Campground, mais nous comprenons pourquoi ;  rien de comparable avec Devils Garden Campground dans le parc.  Enfin ce n’est que pour une nuit et nous partirons très tôt demain matin, cela nous permet aussi de vider et remplir nos réservoirs et de prendre enfin une douche.

Nous faisons ensuite un arrêt à l’épicerie puis un autre à la bibliothèque pour envoyer un nouveau blogue.  Après dîner, nous reprenons la route pour retourner à Arches National Park et faire la randonnée Fiery Furnace avec un guide du parc à 15h00.

Nous sommes un groupe de 25 personnes à partir avec le guide qui semble avoir au moins 80 ans ; je me dis « ça ne sera pas si terrible, s’il peut faire cette randonnée à cet âge ».   Vous connaissez l’adage « Ne vous fiez pas aux apparences » ? Il s’applique très bien dans ce cas-ci.  Nous débutons la randonnée à la file indienne, en silence, personne n’osant parler à son voisin.  Et puis le guide s’arrête à plusieurs reprises pour nous expliquer la formation l’archéologie des lieux, la flore et la faune.  Je me demande pourquoi nous avons besoin d’un guide pour cette randonnée qui ne semble pas plus difficile que les autres.  Pour la 2e fois, je pourrais vous répéter l’adage cité ci-haut. 

D’un air coquin Bill (le guide presque centenaire) nous propose de grimper et d’essayer de se hisser sous la plus petite arche du parc.  Évidemment cela ne se fait pas avec un sac sur le dos et je me porte volontaire pour prendre celui de Serge et de l’attendre de l’autre côté de l’arche. Que voulez-vous je ne voulais pas endommager mon meilleur pantalon!! 


Nous arrivons ensuite à un endroit où les crevasses entre les rochers d’hauteurs différentes sont passablement espacés ; comme dit Bill, la meilleure technique c’est de se glisser sur les fesses en bas du rocher. Encore là, voulant protéger mon pantalon, je rampe sur mes mains plus que sur mes fesses autant que possible et j’y arrive enfin ainsi que tous les randonneurs.  Bill nous encourage à nous entraider et déjà l’atmosphère est différente ; nous devenons tous amis. 


Le prochain passage devient plus difficile, il y a une étroite crevasse entre deux murs et le rocher sur lequel nous sommes est en pente.  J’ai la mauvaise idée de me placer juste derrière Bill, perdant ainsi l’occasion de profiter de l’expérience des autres.  Bill explique qu’il faut s’asseoir sur le mur en pente,  placer nos pieds sur le mur en face et se glisser de côté jusqu’à ce qu’on puisse poser un pied de chaque côté des murs.  Erreur, je me positionne dans le mauvais sens et quand j’essaie de me retourner,  j’ai l’impression de glisser vers la crevasse.  Ah ! que j’ai eu peur.  Mais finalement j’ai pu trouver un endroit où placer mes pieds sans glisser et me tourner de bord et enfin rejoindre Bill.  Regardez comment Kathleen, la benjamine du groupe, y réussit ;  il faut dire qu’elle fait de l’alpinisme et que ce n’est pas la première fois qu’elle se trouve dans cette situation.  


 Les difficultés continuent et dans un cas en particulier lorsque la dénivellation est trop grande, j’ai un homme qui me tire par la main vers le haut et Serge qui me pousse par derrière.  La chevalerie masculine est à son comble et j’arrive enfin au haut du rocher.  De plus en plus nous pratiquons la marche des canards entre les rochers. Pas très élégant mais très efficace.  


Au bout de 3 heures dans la Fiery Furnace qui s’est transformée en la Freezing Furnace car un vent froid s’est levé, nous descendons des rochers et terminons notre randonnée qui restera un souvenir inoubliable pour tous.  Je peux dire maintenant que la chèvre de montagne que je suis devenue a réussi des exploits que je ne croyais jamais réalisés.  


Nous nous rendons à Moab pour aller souper chez Zax, la pizzeria la plus courue de la ville, mais nous sommes déçus, elle ne vaut pas celle de Springdale « The Flying Monkey ».  Nous retournons ensuite au camping où nous attend le plus petit site que nous n’ayons jamais eu ; la largeur du Safari Condo plus une table de pique-nique.  Surprise ! des tentes se sont installés de chaque côté de nous et le bébé pleure beaucoup. 

Samedi 19 mai, Moab à Canyonlands (Needles) – 150 km

Un peu de paresse 

 Le cadran sonne à 5h30 ; nous n’aurions pas eu besoin de réveille-matin car le bébé pleure dans la tente voisine.  Hier soir les campeurs n’avaient pas l’intention de se coucher tôt, nous avons donc dormi le toit baissé pour assourdir le bruit.

Partis à 6h00, sans déjeuner évidemment, nous prenons 1h30 pour nous rendre à Canyonlands (dans la partie The Needles) dans l’espoir d’obtenir un site au camping du parc Squaw Flat, ceux-ci étant obtenus sur la base du premier arrivé, premier servi.  Nous faisons le tour du camping et réalisons que tous les sites sont occupés.  Nous faisons en 2e tour en identifiant ceux qui quittent le 19. Par chance je vois un homme à l’extérieur et je lui demande s’il quitte aujourd’hui et vers quelle heure. Il me répond « d’ici 30 minutes ».  Nous plaçons donc notre coupon de réservation sur son poteau et attendons son départ qui fut très rapide.  Et puis nous nous installons pour déjeuner, à l’extérieur où le soleil règne. Quel beau camping paisible !

Nous partons ensuite pour deux petites randonnées dans le parc,soit Cave Spring (1 heure) et Slickrock Foot (2 heures).  Le temps est plus frais aujourd’hui et c’est idéal pour la marche.  Dans le premier sentier, nous entrons dans des cavernes où s’abritaient les gardiens de bétail à la fin des années 1800 durant leurs déplacements pour aller nourrir leurs troupeaux qui pouvaient atteindre 7,000 à 10,000 têtes. Une série de deux échelles nous permettent d’atteindre les hauteurs du plateau.  


Dans le sentier Slickrock Foot nous marchons la plupart du temps sur des rochers pentus et arrondis tout en haut d’un large canyon verdoyant. Serge a même pris le temps de fixer des roches pour faciliter les descentes de rochers. Nous y avons rencontré un couple d’allemands et un autre de Seattle, Oregon.  Il n’y avait pas foule ce matin. 



De retour au camping pour dîner, nous installons le hamac et décidons de faire la paresse tout l’après-midi.  La beauté de notre site et le temps doux s’y prêtent magnifiquement. 

Dimanche 20 mai, Canyonlands The Needles – 0 km

La  chèvre de montagne est fatiguée

Ce matin nous partons à 8h00 pour une randonnée de 13 kilomètres dans Big Spring Canyon et Sqaw Flat (nous regretterons plus tard d’être partis si tard) qui débute tout près de notre site de camping dans la boucle B. 

Rapidement nous montons et descendons les montagnes de roches plates en suivant les cairns. Heureusement il est encore tôt et la chaleur du jour n’est pas à son maximum.  




Après quelques kilomètres le sentir descend dans le canyon et nous marchons d’un pas rapide, enfin à l’ombre des arbres. 


Les kilomètres défilent et nous arrivons finalement au sentier Squaw Flat qui nous semble  plus facile, mais en plein soleil et il fait très chaud.  Deux kilomètres avant la fin de notre randonnée, nous n’avons plus d’eau. Heureusement nous arrivons au Camping A où nous pouvons remplir nos bouteilles d’eau.  Une affiche indique que le camping B est à 0,5 kilomètre. Oui, mais il y a encore des rochers à grimper et mes pieds ne veulent plus lever. Je suis fatiguée et même parler me demande un effort. Alors Serge fait la conversation tout seul.  Nous arrivons enfin à notre site de camping à 13h30 ; la randonnée a duré 5 heures et demie.  Nous ne bougeons plus de l’après-midi, moi dans le hamac et Serge assis à l’ombre. 


Mais à 6h00 nous repartons en voiture afin de voir l’éclipse solaire prévue pour 19h30 ; c’est une activité offerte par les rangers du parc.  Nous sommes nombreux installés sur les hauteurs de Pothole Point avec des « Solar Viewers » à regarder la lune passée devant le soleil. L’éclipse n’est pas vraiment totale car la lune est trop éloignée du soleil cette année, mais le coup d’œil valait vraiment le déplacement.  Voici une photo prise par Serge à l’aide du « Solar Viewer ».  


vendredi 18 mai 2012

Mardi 15 mai, Capitol Reef à Arches National Park – 294 km


Arches le magnifique

Nous ne pouvions quitter Fruita sans un arrêt à la maison de ferme Clifford où à chaque matin, ils vendent des scones et des pains fraîchement cuits.  Ça sent bon et je ne peux résister ; je repars les mains pleines

Nous prenons ensuite la route 24 en direction du parc national Arches qui est à 230 kilomètres à l’Est de Capitol Reef.  C’est un trajet tout en courbe, passant dans le creux des montagnes et suivant la rivière Fremont et sa bordure de verdure, tout cela sous un ciel bleu, quoi demander de mieux ! 


Quand la route cesse de tourbillonner, j’en profite pour écrire des cartes postales à mes petites-filles Maya et Camille.  A notre arrivée à Moab, nous allons acheter du vin, nous sommes encore à sec et nous serons trois jours à des kilomètres de la ville.  Nous nous arrêtons aussi à la bibliothèque pour vous envoyer un blogue et des photos, c’est très pratique les bibliothèques municipales pour accéder à l’internet.

Enfin nous arrivons au Centre des visiteurs du parc national Arches.  En voulant réserver nos places pour la randonnée guidée dans Fiery Furnace, nous apprenons qu’il y a de la place seulement pour vendredi après-midi ; nous avions prévu quitter le parc vendredi matin pour se rendre à Canyonlands.  Hum ! Quoi faire ?  La décision est vite prise, nous prolongerons notre séjour dans le parc car cette randonnée est vraiment exceptionnelle.

Nous avalons en vitesse les scones achetés ce matin puis continuons notre route.  Très rapidement, nous nous arrêtons devant les formations rocheuses « Courthouse Towers » qui sont saisissantes.  Nous aurions bien aimé aller faire la randonnée pour les admirer de plus près, mais en ce milieu d’après-midi il fait 32 Celsius et nous manquons de courage.  


Nous arrivons au camping  « Devils Garden » qui affiche complet mais heureusement nous avions fait une réservation il y a quelque temps.  Le camping est sans service, mais dans un décor superbe, entouré de rochers orangés et parsemé de genévriers.  Cependant il fait très chaud et nous installons l’auvent et une toile pour avoir un peu de fraîcheur pour souper. 


Vers 19h00, le temps s’est rafraîchi un peu et nous partons explorer le sentier Broken Arch qui débute à partir du camping. En suivant les cairns, nous arrivons à découvrir le sentier qui est très sablonneux, mais il faut être très attentif car il arrive que le cairn n’ait qu’une seule pierre. Cette fois-ci nous ne nous sommes pas perdus.  

Mercredi 16 mai, Arches National Park – 37 km

Quelques gouttes de pluie

Nous reprenons nos bonnes habitudes et consacrons l’avant-midi à l’exploration des sentiers du parc.  Très tôt nous nous rendons à Windows Section où une série de marches nous conduit au sommet de North Window puis à South Window ; on dirait une paire de lunettes.  Nous revenons par le sentier Windows Primitive Loop et à notre surprise, nous sommes les seuls marcheurs ; tans pis pour ceux qui ont rebroussé chemin car la végétation est très jolie avec ses nombreux cactus aux fleurs rouges, jaunes et oranges. 


Nous reprenons la route et nous nous rendons au sentier qui conduit à Delicate Arch, l’endroit le plus photographié du parc, on peut dire que c’est l’emblème du parc.  Il faut croire que nous ne sommes pas les seuls à avoir eu cette idée ce matin car le stationnement est plein ; il y a même 3 autobus dont 2 scolaires et 1 de voyageur (il y a de la marmaille dans le sentier …) Nous patientons un peu et lorsque je vois des gens revenir vers le stationnement, je leur demande lequel est leur véhicule et je garde la place tel un chien de garde.  Enfin stationnés nous débutons notre randonnée.  Nous nous arrêtons à une ancienne maison d’une seule pièce, qui portait pompeusement le nom de Wolfe Ranch lorsque John Wolfe et sa famille s’y sont installés en 1888 tout près d’une petite rivière vitale pour eux et leurs animaux ;  ils ont abandonné les lieux en 1910.   

Delicate Arch se laisse désirer ; nous commençons alors une ascension graduelle vers le sommet sur des plateformes rocheuses en suivant les nombreux cairns.  Tout en haut, nous arrivons à une arche appelée « Frame Arch » qui  forme un cadre parfait pour une photo de Delicate Arch pour ceux qui s’aventure à y grimper.  Naturellement Serge y va.  


Nous continuons notre chemin et nous sentons la fébrilité chez les marcheurs qui ont hâte de voir cette fameuse arche.  Nous y arrivons enfin et avec les mains et les pieds, fouettés par le vent et nous descendons jusqu’au pied de l’arche, tandis que d’autres grimpent encore plus haut pour avoir un point de vue différent.  N’est-elle pas belle ? 


Après bien des photos et une petite collation nous repartons, mais il faut grimper certains rochers et j’y arrive difficilement. J’appelle Serge pour qu’il vienne m’aider mais il prend une photo à la place.  Enfin il me tend la main et je peux entreprendre la descente.  


Nous avons marché, pour notre grand confort, sous un ciel nuageux et une bonne brise mais revenus au camping, des bourrasques de vent et de brefs interludes de pluie se poursuivent tout l’après-midi.   Nous faisons du salon dans le Safari Condo jusqu’à ce que le soleil nous fasse des clins d’œil nous invitant à aller nous promener sur le camping.  Notre dilemme : allons-nous faire du BBQ ce soir ou des pâtes à l’intérieur ?  Nous faisons confiance à notre bonne étoile et c’est le BBQ.

Jeudi 17 mai, Arches National Park – 0 km

La chèvre de montagne gradue

Aujourd’hui nous entreprenons le sentier Devils Garden qui est à 1 kilomètre de notre camping.  Nous partons donc à pied à 7h30 pour nous rendre au début du sentier.  Il n’y a que quelques voitures déjà stationnés laissant présager que nous ferons cette randonnée en toute tranquillité.  La première arche que nous voyons au bout de 1,5 kilomètre est Landscape Arch qui est très mince car une partie s’est effondrée en 1991.  Géologiquement parlant, il est possible que toute l’arche tombe dans un avenir prochain. 

Le sentier devient ensuite plus sauvage et nous devons grimper sur des rochers plats mais pentus et nous guider sur les cairns pour continuer notre route.  Des sentiers secondaires nous conduisent à Partition puis à Navajo Arches.  La vue de ces deux arches vaut bien tous les efforts que nous avons mis à parcourir les sentiers pour s’y rendre. Nous en profitons pour relaxer et prendre une collation tout en admirant le paysage.  



Nous rebroussons chemin ensuite pour retrouver le sentier principal et marchons encore 1 kilomètre jusqu’à Double O Arch sur un sentier assez abrupt et principalement sur des plateformes rocheuses cherchant les cairns pour nous guider. Quel beau spectacle nous accueille ; nous sommes comme des enfants à la découverte d’un jardin secret.   


Nous avons ensuite le choix entre rebrousser chemin ou prendre le sentier Primitive Loop Trail dont le panneau indique que c’est difficile.  Comme il n’y a rien à notre épreuve, nous choisissons ce dernier.  Et bien oui, c’était difficile ; dans ce sentier, j’ai gradué comme chèvre de montagne, utilisant mes mains, mes pieds, mes fesses pour monter et descendre les rochers et j’ai eu peur à quelques reprises.  Serge sautait d’un rocher à l’autre et prenait des photos ; il n’y a rien à son épreuve.   


Dans ce sentier, nous avons rencontré un couple de français qui s’étaient perdus dans le sentier menant à Landscape Arch et avaient rebroussé chemin pour prendre par Primitive Trail dans le sens inverse.  Maria attendait son mari qui s’était aventuré sur les rochers, mais il est revenu sans tarder ne sachant à quelle distance se trouvait Double O Arch.  Nous terminons le sentier avec eux et revenons ensemble au camping après 5 heures de marche.  Nous dinons ensemble puis ils repartent pour Moab.

Ce fut tout pour nos activités de la journée car il a fait très chaud en après-midi ; tout ce que nous voulions c’est un coin d’ombre.

mardi 15 mai 2012

Dimanche 13 mai, Capitol Reef National Park - 60 km


Journée d’anniversaire

Pour répondre à Louise N. qui nous demande  si nous voyons des animaux, je dois dire que nous sommes choyés à Fruita Campground ; une petite communauté de Mormons s’est établie ici au 19e siècle le long de la rivière Fremont, plantant des vergers qui continuent d’être entretenus de nos jours par les employés du parc national, créant ainsi un oasis parmi ces montagnes désertiques.  En plus des oiseaux qui chantent dans les arbres toute la journée, une colonie de cerfs vient brouter tout autour et dans le camping et quelques chevaux paissent tranquillement dans leur enclos à côté du camping.  Dans les montagnes une quantité gigantesque de lézards sillonnent les sentiers. 



Après déjeuner, Barbara et moi partons à la recherche de nouveaux sites de camping car nous devons quitter celui que nous avons partagé pour une nuit et qui est réservé pour les personnes handicapés.  Finie la cohabitation, mais une nouvelle amitié est née. 


Durant l’avant-midi nous partons à la découverte de quelques sentiers du parc, sot Hickman Bridge et Cohab Canyon.  Ces sentiers sont en plein soleil et la marche devient plus difficile.  

Après dîner nous décidons donc d’emprunter la route scénique du parc qui nous conduit 20 kilomètres au sud du parc, nous arrêtant fréquemment pour admirer et photographier les falaises colorées et les formations rocheuses imposantes. 

Et comme c’est ma fête et en plus la Fête des Mères, nous allons souper en ville (à Torrey) au Cafe Diablo en compagnie de Barbara et Ray.  Ce restaurant de fine cuisine est très renommé dans la région et il mérite bien sa bonne réputation ; de plus l’ambiance est très conviviale.  Nous en garderons un excellent souvenir.  


Lundi 14 mai, Capitol Reef National Park

Une vraie journée de camping

Nous nous levons à 6h00 car ce matin nous avons prévu aller faire une longue randonnée avec Barbara et Ray qui quitte le camping en fin d’avant-midi.  Vers 7h30, nous débutons le sentier Cohab Canyon au bout du camping et allons rejoindre à 1,6 kilomètre plus haut, le sentier Frying Pan d’une longueur de 5 kilomètres.  Le paysage est tout simplement magnifique composé de montagnes de roches colorées  et parsemé d’arbres. Demain nous partons pour Arches National Park.   


Nous avons amplement le temps de faire connaissance avec nos nouveaux amis qui sont des marcheurs aguerris. Il faut dire que la région de Vancouver, d’où ils sont originaires, se prête très bien à la randonnée. 



Nous revenons au camping vers midi, l’estomac dans les talons, avec l’intention de ne plus bouger de la journée.  Nous faisons nos adieux à nos amis et puis jouissons paisiblement du calme et de la beauté champêtre de ce petit camping qui n’a que 71 sites.  Nous lisons à l’ombre des arbres, nous prenons une douche à l’arrière d’Oscar puis nous faisons du lavage. Nous méritions bien cet après-midi de repos.