Un tour dans la vallée
C’est nuageux ce matin et il fait encore plus froid qu’hier ; pas
de pancakes ce matin pour déjeuner mais du pain doré et Serge est content. Le froid ne semble pas décourager les
campeurs qui affluent de plus en plus dans le parc à l’occasion de la longue
fin de semaine du Memorial Day aux États-Unis. Nous, on est un peu découragé. Nous retournons en ville où nous commençons à
connaître toutes les rues. La ville se prépare pour célébrer cette fête
nationale ; près de la bibliothèque des tentes sont montées et de nombreux
exposants se préparent en vue de l’événement.
Nous décidons alors d’aller faire un tour dans la vallée et descendons
des montagnes par la route 34 qui longe la rivière Big Thompson. Un grand nombre de pêcheurs sont à pied
d’œuvre, souvent les deux pieds dans l’eau,
dans l’espoir d’attraper le plus de poissons possible.
Nous traversons la ville de Loveland puis nous nous rendons à Fort
Collins, joliment située près d’un lac où se trouvent de nombreux sentiers et
pistes cyclables. Il fait chaud dans la
vallée et ça fait du bien pour le physique et le moral. Nous nous arrêtons au
magasin REI, qui est l’équivalent de Mountain Equipment au Canada. Nous
trouvons une chaise pliante à dossier haut et inclinable ; c’est l’article
idéal pour faire une sieste l’après-midi.
Elle prend place dans le haut du Safari Condo maintenant.
Nous revenons au camping à Rocky Mountain National Park en fin
d’après-midi et y retrouvons le temps froid.
Bien au chaud dans Oscar, nous soupons, lisons et écoutons de la
musique ; ce soir c’est Sylvain Lelièvre qui est notre choix.
Samedi 26 mai 2012, Rocky Mountain N.P. – 194 km
Vers le sommet
Youpi ! il fait soleil à notre lever et la température monte
graduellement ; à 9h00 il fait déjà 21 Celsius. Le Trail Ridge Road est encore fermé mais
nous attendons jusqu’à midi dans l’espoir que la situation change. En attendant, nous allons faire une randonnée
dans les sentiers voisins du camping.
D’un pas léger et le cœur joyeux, nous prenons le sentier menant à
Cob Lake. C’est un lac tapissé de
nénuphars que fréquentent des canards
très amicaux et des petits suisses effrontés. Nous revenons de notre randonnée
vers 12h15 et c’est le temps d’appeler à Inforoute pour connaître l’état de
Trail Ridge Road. Les dieux des
montagnes nous aiment car la route est maintenant ouverte.
Nous débutons donc notre ascension vers le sommet où la route atteint 3715 mètres d’altitude et zigzague entre les
montagnes. Cette route fut construite
entre 1929 et 1933 et pavée dans les années 1940. Comme il y a 12 points d’observation, nous
prenons plusieurs heures à compléter les 77 kilomètres de cette route qui est
la plus élevée des États-Unis. La
température change de 3 à 5 degrés Fahrenheit à chaque 1,000 pieds d’élévation. C’est donc dire que là-haut, il vente
fort et c’est froid. D’ailleurs les bancs de neige que l’on rencontre sur le
bord de la route en font foi. Lorsque
nous nous arrêtons pour aller faire quelques bouts de sentiers, nous sentons
tout de suite qu’il faut ralentir le pas car la respiration est plus difficile.
Aujourd’hui il y a beaucoup de touristes et ils s’en donnent à cœur joie à se
lancer des balles de neige.
En haute altitude, les arbres ne poussent pas, c’est la toundra et peu
d’animaux y vivent. Nous y voyons des
wapitis (elks) qui viennent y passe l’été et des marmottes qui y demeurent en
permanence mais qui hibernent 7 à 8 mois par an dans leur tanière.
Nous sortons du parc par le côté ouest et reprenons la route 40 puis la
70 à la recherche d’un terrain de camping pour passer la nuit. Ceux-ci se font rares et vers 18h00 nous
décidons de nous arrêter à Idaho Springs où l’on trouve un camping en
ville. Bon, ce n’est pas fameux ;
nous avons l’électricité et l’eau mais impossible de se brancher. Nous voulions
surtout avoir accès à des douches ; celles-ci sont situées dans l’hôtel
attenant ; ce sont des douches avec une salle commune pour se déshabiller
et il n’y a pas de ventilation donc c’est un vrai four. C’est ça les aléas du voyage.
Dimanche 27 mai 2012, Idaho
Springs à Waco (Nebraska) – 778 km
Une tempête
Nous débutons notre remontée vers le Nord. Aujourd’hui nous avalons le plus de
kilomètres possible, traversant les états du Colorado et du Nebraska par les
Interstates 76 et 80 qui sont ennuyants à n’en plus finir. Pendant que Serge conduit, je lis un roman de
Diana Gabaldon puis le guide de voyage sur Chicago, notre destination pour
lundi.
Pour dîner, nous nous arrêtons à Cody Park dans la ville North Platte. Il fait beau et chaud et nous
en profitons pour nous promener dans le parc où des manèges sont installés pour
le plus grand plaisir des enfants. Il y
a aussi une mini-ferme où des lamas côtoient des paons et des ânes. Sur le bord du lac, des oies font bon ménage avec des wapitis et des cerfs
semblables à Bambi.
Nous décidons de nous arrêter au camping Double Nickel à Waco,
Nebraska, qui est situé tout près de la I-80. Deux kilomètres avant notre arrivée, le ciel
devient tout noir, le vent se lève et la visibilité devient nulle ; "ça y
est, c’est une tornade" dit Serge. Nous diminuons
de vitesse, comme le font les voitures qui nous précèdent, et prenons la sortie
menant au camping. Bizarrement, aucune
goutte de pluie ne tombe mais l’air est balayé violemment par la
poussière. Nous nous dépêchons à entrer
dans l’édifice du camping et demandons à la dame ce qui se passe. Elle nous apprend que c’est une « Dust
Storm », que je traduis librement par « tempête de poussière ». Cela a duré environ 10 minutes mais nous
avons vraiment eu peur. Le vent continue à souffler une partie de la
soirée et il fait toujours chaud et pas de pluie à l’horizon.
C'est fou, quand même: en quelques kilomètres, vous avez vu un bon char de neige et une tempête de sable. Fascinant... Et tout ça fin mai, ne l'oublions pas! ;-)
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