lundi 21 mai 2012

Vendredi 18 mai, Arches National Park – 114 km


La chèvre de montagne prend du galon

Il a fait chaud cette nuit et au petit matin le vent s’est levé nous apportant enfin de la fraîcheur.  Nous quittons le camping pour la dernière fois et nous nous dirigeons vers le début du parc afin de faire la randonnée de Park Avenue d’où nous pouvons admirer les formations rocheuses The Organ, Tower of Babel et Courthouse Tower.  A notre arrivée, un autobus avec des voyageurs de la Suisse et du Québec  débutent le sentier.  Ça placote, ça marche lentement et Serge s’impatiente ; le lièvre au chandail orange sautille d’une pierre à l’autre, essayant de doubler à droite,  à gauche et moi je cours derrière pour le rattraper.  Enfin, nous arrivons à les semer et nous poursuivons notre balade tranquillement dans un presque silence.    

Il nous faut un nouveau camping pour ce soir ; nous nous rendons donc à Moab où nous nous cognons le nez sur les deux premiers campings qui affichent complets.  Nous sommes plus chanceux avec le 3e, Slickrock Campground, mais nous comprenons pourquoi ;  rien de comparable avec Devils Garden Campground dans le parc.  Enfin ce n’est que pour une nuit et nous partirons très tôt demain matin, cela nous permet aussi de vider et remplir nos réservoirs et de prendre enfin une douche.

Nous faisons ensuite un arrêt à l’épicerie puis un autre à la bibliothèque pour envoyer un nouveau blogue.  Après dîner, nous reprenons la route pour retourner à Arches National Park et faire la randonnée Fiery Furnace avec un guide du parc à 15h00.

Nous sommes un groupe de 25 personnes à partir avec le guide qui semble avoir au moins 80 ans ; je me dis « ça ne sera pas si terrible, s’il peut faire cette randonnée à cet âge ».   Vous connaissez l’adage « Ne vous fiez pas aux apparences » ? Il s’applique très bien dans ce cas-ci.  Nous débutons la randonnée à la file indienne, en silence, personne n’osant parler à son voisin.  Et puis le guide s’arrête à plusieurs reprises pour nous expliquer la formation l’archéologie des lieux, la flore et la faune.  Je me demande pourquoi nous avons besoin d’un guide pour cette randonnée qui ne semble pas plus difficile que les autres.  Pour la 2e fois, je pourrais vous répéter l’adage cité ci-haut. 

D’un air coquin Bill (le guide presque centenaire) nous propose de grimper et d’essayer de se hisser sous la plus petite arche du parc.  Évidemment cela ne se fait pas avec un sac sur le dos et je me porte volontaire pour prendre celui de Serge et de l’attendre de l’autre côté de l’arche. Que voulez-vous je ne voulais pas endommager mon meilleur pantalon!! 


Nous arrivons ensuite à un endroit où les crevasses entre les rochers d’hauteurs différentes sont passablement espacés ; comme dit Bill, la meilleure technique c’est de se glisser sur les fesses en bas du rocher. Encore là, voulant protéger mon pantalon, je rampe sur mes mains plus que sur mes fesses autant que possible et j’y arrive enfin ainsi que tous les randonneurs.  Bill nous encourage à nous entraider et déjà l’atmosphère est différente ; nous devenons tous amis. 


Le prochain passage devient plus difficile, il y a une étroite crevasse entre deux murs et le rocher sur lequel nous sommes est en pente.  J’ai la mauvaise idée de me placer juste derrière Bill, perdant ainsi l’occasion de profiter de l’expérience des autres.  Bill explique qu’il faut s’asseoir sur le mur en pente,  placer nos pieds sur le mur en face et se glisser de côté jusqu’à ce qu’on puisse poser un pied de chaque côté des murs.  Erreur, je me positionne dans le mauvais sens et quand j’essaie de me retourner,  j’ai l’impression de glisser vers la crevasse.  Ah ! que j’ai eu peur.  Mais finalement j’ai pu trouver un endroit où placer mes pieds sans glisser et me tourner de bord et enfin rejoindre Bill.  Regardez comment Kathleen, la benjamine du groupe, y réussit ;  il faut dire qu’elle fait de l’alpinisme et que ce n’est pas la première fois qu’elle se trouve dans cette situation.  


 Les difficultés continuent et dans un cas en particulier lorsque la dénivellation est trop grande, j’ai un homme qui me tire par la main vers le haut et Serge qui me pousse par derrière.  La chevalerie masculine est à son comble et j’arrive enfin au haut du rocher.  De plus en plus nous pratiquons la marche des canards entre les rochers. Pas très élégant mais très efficace.  


Au bout de 3 heures dans la Fiery Furnace qui s’est transformée en la Freezing Furnace car un vent froid s’est levé, nous descendons des rochers et terminons notre randonnée qui restera un souvenir inoubliable pour tous.  Je peux dire maintenant que la chèvre de montagne que je suis devenue a réussi des exploits que je ne croyais jamais réalisés.  


Nous nous rendons à Moab pour aller souper chez Zax, la pizzeria la plus courue de la ville, mais nous sommes déçus, elle ne vaut pas celle de Springdale « The Flying Monkey ».  Nous retournons ensuite au camping où nous attend le plus petit site que nous n’ayons jamais eu ; la largeur du Safari Condo plus une table de pique-nique.  Surprise ! des tentes se sont installés de chaque côté de nous et le bébé pleure beaucoup. 

Samedi 19 mai, Moab à Canyonlands (Needles) – 150 km

Un peu de paresse 

 Le cadran sonne à 5h30 ; nous n’aurions pas eu besoin de réveille-matin car le bébé pleure dans la tente voisine.  Hier soir les campeurs n’avaient pas l’intention de se coucher tôt, nous avons donc dormi le toit baissé pour assourdir le bruit.

Partis à 6h00, sans déjeuner évidemment, nous prenons 1h30 pour nous rendre à Canyonlands (dans la partie The Needles) dans l’espoir d’obtenir un site au camping du parc Squaw Flat, ceux-ci étant obtenus sur la base du premier arrivé, premier servi.  Nous faisons le tour du camping et réalisons que tous les sites sont occupés.  Nous faisons en 2e tour en identifiant ceux qui quittent le 19. Par chance je vois un homme à l’extérieur et je lui demande s’il quitte aujourd’hui et vers quelle heure. Il me répond « d’ici 30 minutes ».  Nous plaçons donc notre coupon de réservation sur son poteau et attendons son départ qui fut très rapide.  Et puis nous nous installons pour déjeuner, à l’extérieur où le soleil règne. Quel beau camping paisible !

Nous partons ensuite pour deux petites randonnées dans le parc,soit Cave Spring (1 heure) et Slickrock Foot (2 heures).  Le temps est plus frais aujourd’hui et c’est idéal pour la marche.  Dans le premier sentier, nous entrons dans des cavernes où s’abritaient les gardiens de bétail à la fin des années 1800 durant leurs déplacements pour aller nourrir leurs troupeaux qui pouvaient atteindre 7,000 à 10,000 têtes. Une série de deux échelles nous permettent d’atteindre les hauteurs du plateau.  


Dans le sentier Slickrock Foot nous marchons la plupart du temps sur des rochers pentus et arrondis tout en haut d’un large canyon verdoyant. Serge a même pris le temps de fixer des roches pour faciliter les descentes de rochers. Nous y avons rencontré un couple d’allemands et un autre de Seattle, Oregon.  Il n’y avait pas foule ce matin. 



De retour au camping pour dîner, nous installons le hamac et décidons de faire la paresse tout l’après-midi.  La beauté de notre site et le temps doux s’y prêtent magnifiquement. 

Dimanche 20 mai, Canyonlands The Needles – 0 km

La  chèvre de montagne est fatiguée

Ce matin nous partons à 8h00 pour une randonnée de 13 kilomètres dans Big Spring Canyon et Sqaw Flat (nous regretterons plus tard d’être partis si tard) qui débute tout près de notre site de camping dans la boucle B. 

Rapidement nous montons et descendons les montagnes de roches plates en suivant les cairns. Heureusement il est encore tôt et la chaleur du jour n’est pas à son maximum.  




Après quelques kilomètres le sentir descend dans le canyon et nous marchons d’un pas rapide, enfin à l’ombre des arbres. 


Les kilomètres défilent et nous arrivons finalement au sentier Squaw Flat qui nous semble  plus facile, mais en plein soleil et il fait très chaud.  Deux kilomètres avant la fin de notre randonnée, nous n’avons plus d’eau. Heureusement nous arrivons au Camping A où nous pouvons remplir nos bouteilles d’eau.  Une affiche indique que le camping B est à 0,5 kilomètre. Oui, mais il y a encore des rochers à grimper et mes pieds ne veulent plus lever. Je suis fatiguée et même parler me demande un effort. Alors Serge fait la conversation tout seul.  Nous arrivons enfin à notre site de camping à 13h30 ; la randonnée a duré 5 heures et demie.  Nous ne bougeons plus de l’après-midi, moi dans le hamac et Serge assis à l’ombre. 


Mais à 6h00 nous repartons en voiture afin de voir l’éclipse solaire prévue pour 19h30 ; c’est une activité offerte par les rangers du parc.  Nous sommes nombreux installés sur les hauteurs de Pothole Point avec des « Solar Viewers » à regarder la lune passée devant le soleil. L’éclipse n’est pas vraiment totale car la lune est trop éloignée du soleil cette année, mais le coup d’œil valait vraiment le déplacement.  Voici une photo prise par Serge à l’aide du « Solar Viewer ».  


2 commentaires:

  1. Salut, j'aurais aimé voir une photo de Bill le guide presque centenaire.

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  2. Bravo à tous les deux, vous devenez de véritables chèvres souples et agiles.

    Les sentiers nous semblent fabuleux.
    A bientôt
    Louise et Richard

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